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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 00:00

 

 N'ai-je pas déjà entendu cette phrase mille fois? et combien de fois l'entendrai-je encore?

 

A peine l'université vous a-t-elle délivré la première carte étudiante d'une longue série, que des membres de votre famille, des amis, ou même de vagues connaissances qui ne vous témoignaient jusqu'alors qu'un intérêt modéré, vous assaillent de demandes de consultations juridiques, en prononçant, au détour d'une conversation qui se veut banale mais qui a généralement la subtilité d'un éléphant, cette fameuse formule magique :

 

   "Au fait, toi qui fais du droit..."

 

Et, alors même que vous n'êtes qu'un(e) petit(e) juriste généraliste, vous voilà propulsé(e) Expert ès Droit,  sommé(e) de répondre à votre inquisiteur, et correctement s'il vous plaît, peu importe que vous n'ayez aucune compétence dans le domaine de spécialité concerné.

 

Si les demandes concernent souvent des sujets classiques, tels que la contestation de PV, des difficultés en matière de droit du travail ou de bail, et pour lesquels vous êtes en mesure de fournir une réponse digne de ce nom, ce 'est pas toujours le cas.

 

A la manière de certains journalistes interrogeant un artiste pour lui demander son analyse de la crise politico-industrialo-financière actuelle en espérant sérieusement obtenir une réponse, certains vous imaginent capable de répondre à des questions telles que :

 

- peut-on contester une expropriation pour  cause d'utilité publique liée à la protection d'un captage d'eau potable?

 

- quelles sont les normes d'isolation phonique et thermique à respecter lors de la construction d'une maison?

 

- peut-on contester la mise à la retraite d'office d'un fonctionnaire?



- peut-on contestater l'implantation d'éoliennes? (Maman, si tu me lis...!)

  

Dernier épisode en date, vendredi dernier : alors que je me rendais à un anodin rendez-vous chez ma coiffeuse, à peine avais-je la tête dans le bac à shampoing ( au point que je n'avais pas encore eu le temps d'avoir mal aux cervicales, c'est dire! ), que mes pauvres neurones, venus pour se déstresser en cette période d'examens, étaient agressés par un problème d'échafaudage et de travaux suspendus par la mairie.

 

Que faire sinon attendre que mes cheveux aient la vie sauve avant de lui dire que je n'en avais cure que je n'étais pas en mesure de lui répondre...



Certes, si un bon juriste ne doit pas tout savoir, mais savoir où chercher, il ne pratique généralement pas la cartomancie ou la lecture de boule de cristal pour avoir réponse à tout!

 

Comme le disait très justement une collaboratrice du cabinet* :

"quand tu as mal au dos, tu ne vas pas voir un gynéco!"

 

CQFD!

 

 

 

 

  *Si elle me lit, je suis disposé(e) à lui reverser des droits d'auteur! :)

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commentaires

N
<br /> j'ai adoré votre article!!! plein d'humour et qui me rapelle plein de situations où il affallu que j'avoue honteusement que je ne savais pas !!! mais bon c'est toujours mieux que de raconter des<br /> bobards, mais allez expliquer ça ...<br />
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