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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 00:00
 
Laissez parler
 
Les p'tits papiers
 
A l'occasion
 
Papier chiffon
 
Puissent-ils un soir
 
Papier buvard
 
Vous consoler
  
...
 
 
 
Rassurez-vous chers camarades, je ne voue pas une admiration fanatique envers la décatie mais sémillante Régine au point de vouloir arborer des boas bigarrés en plumes d'autruche de Patagonie, ni à l'égard de la tête de chou de celui qui n'était pas encore le scandaleux Gainsbarre en brûlant la vie - à laquelle je tiens - et les billets - que je n'ai pas - par les deux bouts, même s'il est vrai que je regrette l'époque bénie du désormais funeste Noir Destin  Désir , mais c'est un autre débat!
  
 
 
Je vous présente tout d'abord toutes mes confuses, comme dirait Monsieur Preskovic à propos de son peu fameux kloug,  pour vous avoir quelque peu délaissés ces derniers temps.
  
 
 
Ce billet, dont j'avais pourtant entamé l'ébauche dès les premiers jours de l'année, ne parvenait toutefois pas à voir le jour, parce que l'art des choix douloureux et une vilaine laryngite m'avaient littéralement rabattu le caquet rendue aphone, mes maux supplantant mes mots jusqu'à les rendre inaudibles...
  
 
 
Les dernières semaines euphoriques passées à festoyer gaiement et se remplir la panse en toute insouciance en rêvant béatement à des lendemains qui chantent semblaient déjà aussi lointaines que le dernier bon film de notre Gérard plus très national Depardieu, c'est dire...
 
   
 
Sitôt les douze coups de minuit sonnés et les premières bonnes résolutions envolées, venait le temps d'une crise de foi(e) mémorable et d'un introspection post-réveillon, via quelques questions existentielles et autres réflexions capillotractées : 
 
 

- "Qui suis-je?"  

 

- "Où vais-je?"  

 

-  "Dans quel état j'erre?"

 
 
Tout juste estampillée Maître. S de mon état, me résumais-je à cela?
              
 
Cette relative réussite suffisait-elle à me combler et à faire de moi "quelqu'un de bien"?
 
  
 
Bref, un brainstorming à vous faire surchauffer des neurones encore embrumés par les douces vapeurs éthyliques dont j'avais pourtant si peu abusé... (Non, petits effrontés, je ne mens jamais,  parole d'Avocat!)

 
 
Avant que vous n'alliez à la pharmacie du coin me commander en urgence un tube de Valium, de Lexomil ou de Xanax, ou bien les 3, j'en viens enfin à ce qui me fait sortir de mon mutisme! 
 
   
 
Tout en ne sachant plus très bien qui j'étais, donc, je devais toutefois officialiser ma mue socioprofessionnelle, formaliser mon passage du statut d'étudiante désargentée à celui d'adulte-responsable-qui-va-bientôt-payer-beaucoup-trop-de-charges, et multiplier les formalités administratives rabaratives et hautement chronophages. 
    
 
Et sacrifier par là même un hectare de la forêt amazonienne que j'aspire  à voir prochainement, et qui avait déjà payé un lourd tribut, puisque la bagatelle de trois dossiers avait déjà due être remplie, à savoir :
 
 
- Un premier dossier de préinscription à la prestation de serment, à rendre au cours de l'été précédant les épreuves du CAPA, nécessitant :

* un extrait d'acte de naissance, ce qui peut s'avérer complexe à dégoter rapidement en plein période estivale si votre mairie de naissance n'est pas adepte des démarches 2.0,
   
* une copie de la carte d'identité que j'avais bien sûr entre temps égarée, et qu'il fallait donc faire renouveler illico presto!
 
 
- Un dossier d'inscription à la prestation de serment, impliquant cette fois de montrer patte blanche en produisant un certificat de nationalité, et le Bulletin n°3 du casier judiciaire - bien qu'il eût été plus judicieux de s'enquérir de nos antécédents judiciaires avant d'en arriver jusqu'ici!
    
 
Ledit dossier devait être assorti d'un douloureux chèque (200€ tout de même) au titre de mystérieux "frais de gestion", qui ne pouvaient selon moi s'expliquer que par l'utilisation de papier de soie, ou une participation aux différents cocktails engloutis et qui laissaient soudainement un souvenir amer.   
   
 
- Un dossier d'inscription au Tableau du Barreau, pour solliciter la validation du contrat de collaboration, la délivrance de la carte profesionnelle, et assorti d'un très douloureux chèque de règlement des cotisations ordinales ( soit près de 500€).
 
   
 
Ces formalités n'étaient qu'un avant goût du difficile exercice paperassesque auquel j'allais devoir me plier de mauvaise grâce pour mon plus grand bonheur, puisque les formalités restant à accomplir en ce début d'année s'entassaient joyeusement en rang d'oignons sur ma to do list  :
 
 
déclarer son début d'activité de début d'activité auprès de l'URSSAF et du centre des impôts, et s'arracher les cheveux au moment de choisir l'option fiscale, en tentant de comprendre la différence entre le régime micro BNC et la déclaration contrôlée,
 
 
- demander une exonération de charges au titre de l'aide à la création d'entreprise (ACCRE), qui permettrait, pendant un an, d'éviter des charges exorbitantes,
 
 
Tandis que tous ces formulaires soporifiques écrits dans un dialecte étrangement tarabiscoté commençaient sérieusement à me courir sur le haricot et à venir à bout de ma patience pourtant légendaire, un éclair de génie traversa soudain mon esprit machiavélique en comprenant tout l'intérêt d'avoir une soeur comptable et un beau-frère conseiller en création d'entreprise : exit la migraine à outrance, vive la sous-traitance!
   
 
- Alors que mon découvert se creusait plus vite que le forage d'un puits de gaz de schiste, au gré des élans de mon philantropisme doloriste et au grand dam de mon banquier adoré, et alors même que je doutais qu'un client soit assez  fou téméraire pour venir toquer à la porte du cabinet sur lequel j'étais désormais plaquée,  il fallait prendre mon courage à deux mains, affronter le regard désapprobateur dudit banquier et solliciter d'un air dégagé l'ouverture d'un compte professionnel ou d'un compte personnel à usage professionnel et négocier avec tout mon aplomb le montant des frais bancaires.
 
   
- Alors que toutes ces démarches avaient déjà épuisé mon faible quota de patience, il fallait encore avertir le centre des impôts que je venais d'entrer de plein pied dans le monde merveilleux du contribuable français, prévenir la CAF que je devais dire adieu à l'APL qui m'avait jusqu'alors été d'un si grand secours,  changer de mutuelle avant d'en avoir besoin....
   
    
- Dans l'espoir utopique de prendre dans mes filets quelques clients égarés, et parce qu'il est difficile pour une jeune  graine d'avocat de se faire sa place, mes derniers efforts m'ont conduite à me porter volontaire à l'aide judicictionnelle, m'inscrire aux commises et gardes à vue, faire imprimer des cartes de visite et du papier à en-tête...
 
 
 
C'est ainsi que j'attends la peur au ventre de pied ferme la visite de mon premier client inconscient personnel (à l'aide juridictionnelle bien sûr, il ne faut pas rêver non plus, mais c'est un bon début!)  en espérant être à la hauteur pour assurer sa défense devant le Tribunal correctionnel!
 
   
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commentaires

A
<br /> Je suis tellement heureuse d'avoir trouvé ton blog !! Les premiers pas dans la vie professionnelle d'une avocate, un régal !<br /> <br /> <br /> S'il te plait, des news! des news! des news!<br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> Merci pour ce billet, un témoignage intéressent !!<br /> <br /> <br /> Avocat divorce Paris<br />
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